Au Togo, deux camps revendiquent déjà la victoire

La Commission nationale électorale indépendante n'a encore publié aucun chiffre de l'élection présidentielle (à un tour) qui a eu lieu le jeudi 4 mars 2010. Et on ne connaît toujours pas le taux de participation. Dans les états-majors des candidats, le camp du président sortant et le principal parti de l'opposition ont chacun, dès vendredi après-midi, revendiqué la victoire.

« Nous avons gagné la présidentielle du 4 mars ». Jean-Pierre Fabre, le candidat du principal parti de l’opposition togolaise, l’UFC, déclare que les procès verbaux des bureaux de vote qui sont en sa possession, lui donnent une avance confortable. Il serait ainsi largement en tête, dit-il, dans les préfectures du Golfe et dans la commune de Lomé, qui comptent un tiers du corps électoral. Il affirme avoir recueilli entre 75 et 80 % des voix.

« C’est un gag », répond Esso Solitoki, le secrétaire général du RPT, le parti du président-candidat Faure Gnassingbé. « L’UFC ne cherche qu’à créer des troubles» renchérit Pascal Bodjona. Le ministre d’Etat, ministre de l‘Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, ajoute : « au regard des procès verbaux que nous possédons, l’UFC a connu une déroute totale. L’opposition est laminée, le président Gnassingbé a largement remporté cette élection ».

A la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, le travail continue. Selon son président, le système de transmission des résultats par satellite, mis en place avec l’appui du PNUD, connaît quelques problèmes techniques. Issifou Taffa Tabiou promet les premiers résultats officiels au plus tard ce samedi soir.

Une manifestation d'opposants dispersée à coup de gaz lacrymogène

Un rassemblement de quelques centaines de manifestants de l'opposition avec à leur tête le candidat de l'UFC (Union des Forces de Changement) Jean-Pierre Fabre, accompagné de Kofi Yamgnane, place de l'Indépendance à Lomé, a été dispersé à coup de gaz lacrymogène par la Fosep, la Force de sécurité de l'élection présidentielle samedi 6 mars 2010 en fin d'après-midi.

 

Deux collaborateurs du candidat de l'opposition Agbeyomé Kodjo ont été arrêtés samedi matin par les forces de la gendarmerie à Lomé. Information confirmée de source officielle. Selon le porte-parole de la gendarmerie, « ces deux personnes ont été interceptées en possession de tracts appelant les populations à descendre dans la rue ».  Selon Agbeyomé Kodjo, cette arrestation ressemble à de l'intimidation. « Ce ne sont pas des tracts, explique le candidat du parti l'OBUTS, mais un communiqué du parti appelant les patriotes à se tenir prêt pour défendre leur victoire ».

 

 

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