Au Togo, l'opposition affiche son intention de multiplier les manifestations

Apres l'annonce des résultats provisoires de la présidentielle du 4 mars 2010 qui donnent la victoire au chef de l'Etat sortant, Faure Gnassingbé, avec près de 61% des voix, le candidat du principal parti de l'opposition a catégoriquement rejeté hier sa défaite. Crédité d'environ 34% des suffrages exprimés par la Commission nationale électorale indépendante, Jean-Pierre Fabre de l'UFC, assure avoir remporté le scrutin. Dès dimanche 7 mars les militants du RPT, le parti au pouvoir, ont manifesté leur joie et leur soutien au président donné vainqueur. Au même moment, les forces de l'ordre ont empêché à coup de grenade lacrymogène les militants de l'opposition de se rassembler au siège de l'UFC.  

Jean-Pierre Fabre ne reconnaît pas « la prétendue victoire » dit-il du président Faure Gnassingbé, avant d’ajouter : « on ne va pas se laisser faire, nous allons multiplier les manifestations pacifiques ». Hier, dimanche 7 mars, le candidat de l’UFC (Union des forces de changement), était aux côtés de quelques centaines de militants, quand les gendarmes ont tiré des grenades lacrymogènes. « Vous êtes témoins, a-t-il déclaré, de la brutalité du régime RPT (Rassemblement du peuple togolais), depuis des décennies dans ce pays. »

Quant à l’ancien Premier ministre Yawovi Agboybo, il dénonce l’absence de moralité publique qui a entouré cette élection : « nous allons tout droit à la dérive », déclare celui qui est arrivé en troisième position avec 3% des voix, selon les résultats officiels provisoires. Yawovi Agboybo demande l’invalidation du scrutin.

Du côté du RPT, Gilbert Bawara, le ministre togolais de la Coopération affirme que le président Faure Gnassingbé a été porté par une dynamique populaire, et qu’il n’est pas surpris que l’opposition conteste comme à son habitude cette victoire. Gilbert Bawara rappelle que les candidats mécontents ont en leur possession les procès-verbaux de cette élection. Ils peuvent donc déposer des recours auprès de la Cour constitutionnelle. 

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