Avec notre envoyé spécial à Bagdad, Toufik Benaichouche
Cela était vraiment une journée très particulière. Il y avait de la musique partout ce dimanche matin à Bagdad. Il y avait comme un air de fête, à voir des gens endimanchés. On pouvait penser que c’était trompeur, notamment à cause des menaces d’al-Qaïda. Mais les flonflons et les drapeaux n’étaient pas, eux, trompeurs, même si la tension est très palpable.
Un homme avec des béquilles, par exemple, blessé dans un attentat il y a deux jours, attendait patiemment son tour pour aller voter dans l’isoloir.
Interrogé sur sa présence sur le lieu de vote malgré son état physique, il répond sans hésitation : « Vous savez, entre vivre la vie que je vis ou mourir en votant, en essayant de bouger les choses, je préfère aller voter. D’ailleurs, al-Qaïda ne me fait pas peur. Qu’ils viennent me le dire en face, de ne pas aller voter ! » et en ajoutant : « Je suis venu voter pour lui », en montrant son petit gamin de 6 ans qu’il tenait par la main.
Partout une foule bigarrée, donc, endimanchée, se bousculait pour atteindre les urnes. « C’est la fête irakienne », « la fête qu’on attendait depuis toujours » confient plusieurs personnes. « C’est pour dire non à al-Qaïda et aux terroristes », pour d’autres.
Bref, beaucoup d’enthousiasme à Bagdad, beaucoup d’espoir également, placé dans les candidats ou suscité par les candidats qui seront élus.