Les Irakiens ont voté malgré les tirs de roquettes et d'obus

Des longues files d'attentes devant les bureaux de vote, des électeurs qui patientaient pour mettre leur bulletin dans l'urne, le contraste est saisissant avec les précédentes législatives, marquées par une forte abstention, il y a cinq ans. Les bureaux de vote sont désormais fermés mais aucune estimation n'a encore été publiée. Les Irakiens ont montré leur courage pour aller voter alors qu'al-Qaïda et les insurgés tenaient leurs promesses : l'ouverture de ces élections a été marquée par des tirs de roquettes et d'obus, notamment à Bagdad. Dernier bilan : 38 morts et plus de 100 de blessés. Malgré ces violences, le vote s'est plutôt bien déroulé et même parfois dans la musique.

Avec notre envoyé spécial à Bagdad, Toufik Benaichouche

Cela était vraiment une journée très particulière. Il y avait de la musique partout ce dimanche matin à Bagdad. Il y avait comme un air de fête, à voir des gens endimanchés. On pouvait penser que c’était trompeur, notamment à cause des menaces d’al-Qaïda. Mais les flonflons et les drapeaux n’étaient pas, eux, trompeurs, même si la tension est très palpable.

Un homme avec des béquilles, par exemple, blessé dans un attentat il y a deux jours, attendait patiemment son tour pour aller voter dans l’isoloir.

Interrogé sur sa présence sur le lieu de vote malgré son état physique, il répond sans hésitation : « Vous savez, entre vivre la vie que je vis ou mourir en votant, en essayant de bouger les choses, je préfère aller voter. D’ailleurs, al-Qaïda ne me fait pas peur. Qu’ils viennent me le dire en face, de ne pas aller voter ! » et en ajoutant : « Je suis venu voter pour lui », en montrant son petit gamin de 6 ans qu’il tenait par la main.

Partout une foule bigarrée, donc, endimanchée, se bousculait pour atteindre les urnes. « C’est la fête irakienne », « la fête qu’on attendait depuis toujours » confient plusieurs personnes. « C’est pour dire non à al-Qaïda et aux terroristes », pour d’autres. 

Bref, beaucoup d’enthousiasme à Bagdad, beaucoup d’espoir également, placé dans les candidats ou suscité par les candidats qui seront élus.

Partager :