Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard
Pour Ioulia Timochenko, le désaveu est venu de ses propres rangs : bien sûr les députés pro-Ianoukovitch ont voté son limogeage comme un seul homme, comme les communistes et les députés du bloc du président du Parlement Volodimir Litvine. Mais ce sont les voix de quinze députés proches de l'ancien président orange Viktor Ioutchenko, et surtout, sept voix de « renégats » au sein même du bloc Timochenko qui ont fait pencher la balance.
Ces derniers jours, les marchandages sont allés bon train dans les couloirs du Parlement pour débaucher un à un, les membres de l'ancienne majorité. A présent, il va falloir transformer cette majorité de circonstance en une nouvelle coalition stable, capable de nommer un nouveau Premier ministre. Difficile de savoir quelle forme prendra le nouveau pouvoir, si les transfuges de l'ancienne majorité orange pourront faire contrepoids à la domination des pro-Ianoukovitch.
La nomination à la tête du nouveau gouvernement d'Arseniy Iatseniouk, un jeune homme politique considéré comme porteur de changement, pourrait mettre tout le monde d'accord. Quant à Ioulia Timochenko, elle semble enfin avoir accepté sa défaite, et s'est dite prête à mener une opposition acharnée au nouveau pouvoir.