Manifestations en faveur de la sécession du Sud

Des milliers de personnes ont manifesté ce samedi 27 février en faveur de la sécession du sud du pays. Les habitants du Sud qui était un Etat indépendant avant 1990, s'estiment l'objet de discriminations et disent ne pas bénéficier d'une aide économique suffisante.

Avec notre correspondant à Sanaa, François-Xavier Trégan

Depuis près de trois années, dans le sud du Yémen, un mouvement sécessionniste monte en puissance. Il fédère aujourd’hui de très nombreux opposants au régime de Sanaa, car le Nord est accusé de discrimination. Les sudistes dénoncent son accaparement de la fonction publique, les expropriations foncières, le musèlement de l’expression, politique et médiatique. Pour le Sud, l’unité du Yémen, scellée en 1990, relève aujourd’hui d’un accord de dupes.

Tariq al-Fadhli, ancien jihadiste et ancien fidèle du président Ali Abdullah Saleh, avait récemment appelé la population à une intifada, une guerre des pierres, et à la désobéissance civile. Depuis plusieurs mois, un large dialogue national doit réunir les principaux acteurs de la question sudiste, dans la perspective de dessiner des options de sortie de crise.

Mais cette manifestation, convoquée par le président lui-même, est régulièrement reportée.

Alors que les vingt ans de l’unité yéménite seront célébrés au mois de mai prochain, le mouvement sudiste ne faiblit pas. Et préserver l’unité nationale constitue sans doute aujourd’hui le principal chantier du gouvernement.

 

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