Avec notre envoyée spéciale à Damas, Valérie Gas
François Fillon l’a rappelé à chaque occasion lors de sa visite à Damas, c’est la France qui a pris l’initiative de renouer le dialogue avec la Syrie, et a posteriori elle n’a pas eu tort. « Je constate avec beaucoup d’intérêt que ce dialogue, après avoir été beaucoup critiqué, est aujourd’hui suivi, imité par beaucoup d’autres. Je me réjouis qu’en particulier les Etats-Unis aient finalement choisi la même voie que celle que la France avait choisie il ya deux ans », souligne le Premier ministre français.
Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, abonde dans le même sens : « Il faut impérativement se parler pour mieux se comprendre. C’est clairement ce qui se passe en matière économique ».
En matière économique… mais pas seulement. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, estime que, sur le plan culturel, le dialogue a aussi ouvert des opportunités : « La Syrie a un grand souhait de visibilité extérieure. Il va donc y avoir une exposition à l’Institut du monde arabe à Paris en 2013, et peut-être une aussi au Louvre. L’idée est de donner une visibilité à la Syrie ».
Aider la Syrie et lui parler ne signifie pas, pour François Fillon, faire des concessions, notamment sur le dossier du nucléaire iranien sur lequel la Syrie ne soutient pas la position occidentale : « Il va de soi que la France a une vision un peu différente de celle de la Syrie sur la question du nucléaire iranien. Nous avons pris connaissance du nouveau rapport de l’Agence internationale de l'énergie atomique sur le programme iranien. Il est très préoccupant ».
Quelle que soit la vision de la Syrie, François Fillon l’a affirmé, de nouvelles sanctions seront demandées si l’Iran poursuit dans cette voie.
Plusieurs accords de partenariats ont été signés durant la visite de François Fillon en Syrie, dont l'achat de deux ATR-72 à EADS, pour la compagnie Syrian Air, très handicapée par les sanctions américaines contre l'Etat syrien. Depuis ces sanctions, décrétées en 2004, la compagnie Syrian Air ne peut plus se procurer de pièces de rechange pour ses Airbus, ni acheter de nouveaux avions ; elle n'en a plus que trois.
Un accord a été signé pour l'achat de 14 nouveaux Airbus, mais il ne pourra se concrétiser qu'avec une levée de ces sanctions américaines, car les Airbus ont des composants américains.