Manifestement, les autorités guinéennes sont décidées à montrer à la Cour pénale internationale qu'elles ne restent pas les bras croisés. Il y a une semaine, trois magistrats ont été chargés d'enquêter sur les massacres du 28 septembre, d'identifier leurs auteurs et de les traduire en justice.
Le ministre de la Justice a d'ailleurs assuré les responsables de la CPI déjà présents à Conakry que le travail serait mené à son terme. Une promesse que les magistrats de La Haye ne prennent pas pour argent comptant. Leur message aux autorités guinéennes est simple : « Si vous ne faites pas votre travail, alors nous interviendrons ».
Selon une source officieuse, la CPI laisserait quelques mois, six au maximum, aux magistrats guinéens pour faire leur preuve. Le procureur adjoint, Fatou Bensouda, vient donc à Conakry non pas pour enquêter en tant que tel sur les massacres du 28 septembre mais pour recueillir suffisamment d'informations afin de pouvoir juger, le moment venu, de la qualité du travail des magistrats guinéens. Ceux-ci pourront-il travailler librement et en toute indépendance ? C'est la question fondamentale, surtout dans le contexte actuel de la Guinée.
Certaines des personnes citées dans les rapports de l'ONG Human Rights Watch et de l'ONU, comme Claude Pivi et Moussa Tiegboro Camara, viennent d'être promues au sein du cabinet présidentiel de Sékouba Konaté. Une décision qui « choque » l'ONG Human Rights Watch et qui n'a pas échappé aux magistrats de la CPI.