Un nouveau gouvernement pour préparer la présidentielle

Le nouveau gouvernement de transition guinéen est composé de 34 ministres, avec le maintien de 10 anciens membres du cabinet sortant, dont six militaires. Aucun ténor de l'opposition au régime militaire n'y figure.

Le nouveau gouvernement de Conakry, dirigé par le Premier ministre Jean-Marie Doré, a été constitué, lundi 15 février 2010, après de longues de tractations, avec - à terme - la perspective d'une élection présidentielle « libre » en juin prochain. La première chose que l'on constate c'est que si la junte conserve une dizaine de portefeuilles, dont six reviennent à des militaires, le carré des fidèles du capitaine Moussa Dadis Camara a été remplacé par des membres de la junte, plus proches du général Sékouba Konaté. Papa Coly Kourouma, Aboubacar Barry, Moussa Tiegboro Camara, ou encore Claude Pivi et Cece Loua – tous des proches du chef de la junte Dadis Camara - ne sont plus ministres.

En revanche, le ministre de la Justice Siba Lohalomou et celui des Mines, Mahmoud Thiam, conservent leurs portefeuilles. L'aile Dadis Camara est donc affaiblie mais reste toujours représentée. Par ailleurs, le Premier ministre Jean-Marie Doré a placé des proches à divers postes clés, comme la Décentralisation, les Affaires étrangères et surtout l'Administration territoriale, ministère qui sera chargé de préparer les prochaines élections.

Quant aux grands partis politiques, on sait que les leaders ne souhaitaient pas être ministres car ils veulent se lancer dans la compétition électorale. Mais les principaux partis ont chacun eu un portefeuille qui, pour la plupart, ne sont pas politiquement sensibles ou stratégiques.

Un ministre fait l’unanimité chez les observateurs et dans la classe politique guinéenne : le titulaire de l'Economie et des finances, Kerfala Yansané. Ancien gouverneur de la Banque centrale, il est réputé rigoureux et sérieux. Or, les finances guinéennes sont dans un état catastrophique en raison d'une gabegie, qui dure depuis des années. Le ministre aura donc la lourde tâche d'empêcher le pillage des ressources publiques et d'enrayer la chute continuelle du franc guinéen. 

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