Avec notre correspondant àPékin, Marc Lebeaupin
Avant d’accoster dans le port de Hong-Kong, le commandant du plus gros porte-avions américain ne semblait pas s’étonner d’une telle attitude de la part de la Chine. Il existe toujours des domaines dans lesquels les pays qui ne sont pas d’accord peuvent trouver des points de convergences .
Pourtant, le contexte est bien peu favorable à cette visite qui va se dérouler juste au moment de la rencontre entre le président Obama et le Dalaï Lama, mais surtout après l’annonce des ventes d’armes américaines à Taïwan. Les autorités chinoises ont déjà annoncé l’annulation des rencontres avec les américains au plus haut niveau, et pourraient rapidement prendre des sanctions économiques.
L’accueil du Nimitz à Hong-Kong est d’autant plus surprenant qu’en novembre 2007, un autre porte-avions américain s’était vu refuser, à la dernière minute, l’entrée de la baie de Hong-Kong, pour un motif non précisé. Mais là encore, il était question de ventes d’armes américaines à Taïwan par l’administration Bush.
Cette fois, Pékin ne dit rien comme si le temps était suspendu, en attendant l’annonce de sanctions beaucoup plus lourdes. Le simple refus d’escale n’étant pas jugé comme une réaction à la hauteur de l’affront.
Le responsable d’un institut de recherches internationales, interrogé hier, expliquait que les Etats-Unis doivent s’attendre à « une réaction très vive des dirigeants mais aussi des populations chinoises ».