C'est la troisième visite de M. Quintana en Birmanie. Il connait ses interlocuteurs et leurs usages en matière de droits de l'homme. Il sait le faible degré d'estime accordé à son administration. Il se rappelle notamment qu'ils sont tout à fait capables d'humilier les envoyés spéciaux de l'ONU, comme ils l'ont déjà fait par le passé. Il sera donc au mieux reçu et écouté par le ministre des Affaires étrangères et d'autres responsables de la junte. En tout état de cause, il ne rencontrera pas par le patron, le généralissime Than Shwe.
Dans ce contexte, la libération samedi dernier du n°2 de la Ligue nationale pour la démocratie, Tin Oo, ne constitue pas forcément un signal ou une manifestation de bonne volonté de la part des autorités. Nombre d'analystes observent que (malgré sa combativité apparemment intacte), c'est un vieillard de 83 ans qui a été libéré samedi, après avoir purgé la totalité de sa peine. Il n'y a donc aucun signe de clémence dans cette libération.
En revanche, il serait plus intéressant que le rapporteur de l'ONU soit autorisé à rencontrer Aung San Suu Kyi (leader historique charismatique de l'opposition, toujours assignée à résidence). Il en a fait la demande et attend désormais la réponse des militaires.