Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Nyi Nyi Aung avait été arrêté dès son arrivée à l'aéroport de la capitale birmane, Rangoon, en septembre dernier. Un piège tendu par les autorités birmanes. Celles-ci l'avaient depuis longtemps identifié comme un des militants les plus actifs de la communauté birmane exilée aux Etats Unis.
Nyi Nyi Aung a d'abord été inculpé d'incitation au soulèvement, mais les autorités ont ensuite modifié les accusations et l'ont inculpé de possession d'une fausse carte d'identité et de non déclaration de devises étrangères à son entrée sur le territoire birman. Ces accusations sont considérées comme dénuées de tout fondement par les organisations de protection des droits de l'homme.
Nyi Nyi Aung avait participé au soulèvement antimilitaire de l'été 1988. Il avait quitté la Birmanie quand la junte avait réprimé le mouvement. Aux Etats-Unis et en Thaïlande, il était une figure très impliquée dans la dénonciation de la dictature birmane. En dépit des mises en garde de ses amis, il avait décidé de revenir en Birmanie pour visiter sa mère, détenue et atteinte d'un cancer.
Sa condamnation se veut un avertissement pour tous les militants birmans exilés qui s'aviseraient de revenir dans leur pays.