Pour le gouvernement, cette décision répond aux inquiétudes de l’opposition et à la volonté d’organiser les élections dans la sérénité. Pascal Bodjona, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale explique que « ce report répond au souci du chef de l’Etat de maintenir le processus dans un climat serein et apaisé. Ces quatre jours permettront de mettre l’ensemble des candidats ou l’ensemble des acteurs politiques en meilleure confiance, poursuit-il. Et si ce n’est que ça, je pense que ce sacrifice est à saluer ».
Insuffisant, dit l’Union des forces de changement (UFC, opposition). Selon elle, il faut un report significatif d’au moins un mois, pour permettre la reprise de la révision des listes électorales et, surtout, l’épuisement des recours, prévus dans le code électoral.
Dialogue de sourds
Et l’UFC devient beaucoup plus menaçante. « Nous avons pris la décision de refuser de continuer à jouer le jeu du pouvoir en maintenant nos gens à la CENI, explique Patrick Lawson, premier vice-président. Nous ne quittons pas la CENI, mais nous suspendons leur participation, jusqu'à ce que des résultats ou des solutions consensuelles soient trouvées. Si des solutions consensuelles ne sont pas trouvées, les conséquences peuvent- être celles de voir l’UFC se retirer totalement du processus électoral... ».
C’est donc un véritable dialogue de sourd. Le gouvernement voulant rester dans les délais constitutionnels et l’opposition avoir la certitude d’une élection beaucoup plus transparente.