Des milliers de combattants de cette région ont en effet accepté l'amnistie offerte par le président Yar'Adua en août dernier et ont déposé les armes. Mais ils perdent patience et les attaques ont repris depuis près d’un mois.
Ironie du sort, Goodluck Jonathan est natif du Delta du Niger et il pourrait certainement jouer de cette origine comme l'un de ses principaux atouts pour renouer le contact avec les groupes armés. Car réussir à maintenir le delta du Niger en paix est d'une importance vitale.
En effet, le pays tire la quasi-totalité de ses revenus de cette région. Or les attentats contre les oléoducs ont récemment repris après une trêve de trois mois. Pour le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), l'absence prolongée du président Umaru Yar'Adua, qui pilotait personnellement le processus, a eu un impact négatif. « Notre destin ne peut pas être lié à un homme, fût-il de bonne foi », affirme le groupe armé.
Il faut dire que, après le cessez-le-feu, certains jeunes du delta y ont crû. Mais la plupart des centres qu'ils devaient intégrer pour des programmes de formation n'étaient pas au point. Les jeunes, finalement, ont été laissés à leur sort.
En tout cas, face à l’impatience de ces jeunes, Goodluck Jonathan - qui n'a jamais été en première ligne sur ce dossier - devra agir vite et consolider les acquis du cessez-le-feu, avant que la région ne s'enflamme à nouveau.