Choix de la raison ou arrangement politique, le transfert des pouvoirs à Goodluck Jonathan soulève bien des questions sur sa portée légale. Mais le vide politique commençait à peser et cette solution apparaît aujourd'hui comme un soulagement. Il faut dire que la tension n'avait cessé de monter avec des pressions de la société civile, de la Haute cour de justice et du Sénat.
En tout cas, Goodluck Jonathan n'a pas eu de mal à se muer dans la peau de président par intérim, et c'est assis dans le fauteuil de Umaru Yar'Adua qu'il a présidé mercredi 10 février son premier Conseil des ministres à l'issue duquel il a immédiatement remanié le gouvernement.
Mais quel sera le pouvoir réel de ce président par intérim attendu sur plusieurs dossiers, et d'abord celui de la réforme de l'industrie des hydrocarbures dont le pays tire l'essentiel de ses recettes d’exportation ?
Goodluck Jonathan devra également démontrer tous ses talents de négociateur dans le processus de pacification du delta du Niger, un dossier ultra-sensible que pilotait personnellement son prédécesseur.
Ancien gouverneur d’un petit Etat du delta du Niger, l'homme manque de réseaux et d’alliés puissants. Il n'est donc pas exclu que les barons du Parti démocrate populaire, le PDP d’Umaru Yar’Adua, le poussent à organiser des élections présidentielles anticipées.