L'Iran se dit proche d'un accord sur l’échange d’uranium avec l’étranger

L’Iran se rapproche d’un accord définitif sur l’échange d’uranium avec l’étranger. Un accord susceptible de faire consensus. C’est du moins ce qu’a déclaré Manouchehr Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères lors d'une conférence internationale sur la sécurité, à Munich, le 5 février 2010. Des propos aussitôt mis en doute par le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, qui affirme « ne pas avoir le sentiment que nous soyons proches d'un accord » avec l'Iran sur le nucléaire.

« Jusqu'à présent, notre main est tendue vers le néant et je n'ai rien vu vendredi qui m'ait fait changer d'avis ». Ces propos du ministre allemand des Affaires étrangères sont venus tempérer l'optimisme né des déclarations de son homologue iranien. Participant inattendu à la conférence de Munich, l'Iranien Manouchehr Mottaki a indiqué vendredi 5 février que son pays était prêt à faire enrichir son uranium à l'étranger. Mais le chef de la diplomatie iranienne a ajouté deux conditions : que l'Iran puisse fixer la quantité d'uranium qu'elle ferait enrichir et que la République islamique puisse livrer cet uranium en deux fois, la seconde intervenant après la restitution du premier lot enrichi. Des exigences jusqu'à maintenant refusées par les six pays qui composent le groupe chargé de négocier depuis des années avec l'Iran.

Si les déclarations de Manouchehr Mottaki peuvent susciter l'espoir, l’accord est encore loin d'être acquis. D'autant que de nouvelles sanctions restent envisagées. Un texte soutenu par la France et les Etats-Unis circule actuellement au Conseil de sécurité des Nations unies. Ces nouvelles sanctions pourraient viser plus particulièrement les Gardiens de la Révolution islamique. Cette entité paramilitaire est tout à la fois en charge de la répression de la contestation et à la tête d'un véritable empire économique.

Mais il faudra pour cela convaincre la Chine qui dispose d'un droit de veto à l’ONU. Son chef de la diplomatie en visite en France, il y a quelques jours, a estimé que parler de sanctions ne fait que compliquer la situation. Il a également souhaité la poursuite des négociations avec Téhéran. 

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