La censure chinoise à l'assaut des SMS

Après le lancement d'une nouvelle grande campagne de lutte contre la pornographie sur internet et par téléphone, les autorités chinoises cherchent maintenant à rassurer les utilisateurs : s’envoyer des messages amoureux ou coquins par téléphone ne conduira pas en prison. Mais la tendance est toujours à un contrôle plus étroit des moyens de communication.

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Rien ne doit échapper au contrôle des autorités et à la justice chinoise, pas même les messages privés envoyés par SMS, et qui pourraient choquer par leur contenu pornographique. Ainsi en a décidé récemment la Cour suprême, dans une explication de sa loi anti-pornographie, nouveau cheval de bataille des censeurs chinois.

La nouvelle loi prévoit officiellement de lutter contre la diffusion en masse de ces messages par des criminels. Un délit passible d'une peine de prison. Aujourd'hui, la presse officielle se veut rassurante. Le Beinjing News, un journal populaire de la capitale, explique qu'il ne s'agit pas de sanctionner les auteurs de messages amoureux ou coquins, et même quelques vulgarités qui ne tomberaient pas sous le coup de la loi.

Des précisions plutôt rassurantes, si ce n'est que cela confirme bien la volonté des autorités de contrôler de beaucoup plus près le contenu de ces SMS, très pratiqués en Chine. La pornographie sur internet a déjà justifié l'arrestation en 2009 de plusieurs milliers de personnes. La Chine poursuit la mise en place d'outils informatiques destinés à identifier les contrevenants de toute sorte.

Un contrôle de plus en plus généralisé et systématique des moyens de communication, qui pourtant n'empêche pas le racolage au téléphone, par SMS ou pas simple appel, comme j'ai pu le constater de plus en plus fréquemment ces derniers mois.

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