L'opinion publique pakistanaise, entre interrogation et défiance

La mort de trois soldats américains le 3 février 2010 dans l’explosion d’une bombe devant une école de Timergara, dans le nord-ouest du Pakistan, suscite des questions dans la presse qui s’interroge sur la présence de ces soldats à cet endroit. Un climat de défiance prévaut dans l’opinion publique à l’égard de l’Amérique dont les soldats seraient venus, selon la version officielle, s’entraîner avec une organisation, paramilitaire pakistanaise, chargée de la surveillance de la frontière avec l’Afghanistan.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

L’attentat revendiqué par les talibans qui a coûté la vie à plusieurs personnes dont trois soldats américains, mercredi 3 février 2010 dans le Nord Ouest du pays, soulève encore des questions ce jeudi 4 février au Pakistan. C’est la première fois qu’il est fait état de la mort de soldats américains dans le pays, alors que la présence des Etats-Unis est de plus en plus contestée. En particulier parce que les attaques de drones américains contre les zones tribales pakistanaises ne cessent de se multiplier et ont déjà tué des centaines de civils.

L’ambassade des Etats-Unis à Islamabad a fait savoir que les soldats américains qui ont été tués étaient au Pakistan en qualité d’instructeurs pour former des troupes paramilitaires locales. Et que ces soldats se rendaient à l’inauguration d’une école pour filles dans le district de Dir, une région dans laquelle l’armée pakistanaise a mené des opérations il y a quelques mois pour lutter contre les talibans. Mais ce jeudi 4 février, les journaux pakistanais posent tous la même question : « Pourquoi des soldats américains se rendaient-ils à l’inauguration d’une école ? ».

L’opinion a de plus en plus de mal à accorder sa confiance à son puissant allié dans la lutte contre le terrorisme depuis fin 2001. De leur côté, les Etats-Unis affirment qu’il n’y avait rien de secret à la présence de leurs soldats dans cette région, contrairement à ce que disent les talibans. Le climat de défiance qui règne dans le pays continue d’alimenter les nombreuses polémiques autour de la présence américaine au Pakistan.

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