Madagascar au cœur des préoccupations de l’UA

A Addis Abeba, le 14e sommet de l'Union africaine se poursuit. C'est désormais le président du Malawi, Bingu wa Mutharika qui a pris, pour un an, la tête de l'organisation. Ce changement est particulièrement ressenti par les Malgaches. L'actuelle situation politique bloquée dans la Grande île et également la question du terrorisme sur le continent font parties des principaux sujets de préoccupation des dirigeants africains.

Avec nos envoyés spéciaux à Addis Abeba, Christophe Boisbouvier et Jean-Karim Fall

Les pays d’Afrique australe chassent en meute. Ils l’ont prouvé à deux reprises, ces derniers jours à Addis Abeba. D’abord, quand ils ont fait bloc contre la candidature du colonel Kadhafi à un second mandat à la tête de l’Union africaine, ensuite, quand ils se sont succédé au micro d’un huis clos pour dénoncer la politique de Jean Ping, le président de la Commission, à l’égard de Madagascar. Une politique trop conciliante à leurs yeux vis-à-vis du régime putschiste.

Autant dire que le nouveau président de l’Union africaine, le Malawite Bingu wa Mutharika ne pourra pas refuser grand-chose à ses pairs de la Sadc, la communauté des Etats d’Afrique australe.

Or, depuis qu’Andry Rajoelina, l’homme fort d’Antananarivo, a claqué la porte des négociations avec les trois autres mouvances malgaches, les pays de la Sadc, y compris le Congo-Kinshasa qui préside actuellement l’organisation, sont ulcérés.

Et si le pouvoir malgache ne renonce pas dans les jours qui viennent à ses élections législatives unilatérales, certains délégués de la Sadc n’hésitent pas à envisager la fermeture de l’espace aérien de l’Afrique australe à tout avion en provenance de Madagascar.

Les relations se tendent entre l’Algérie et le Mali

Selon les Algériens, le Mali ferait preuve de faiblesse à l’égard des combattants d’Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi). Ils expliquent que dans la lutte contre les islamistes le Niger serait, lui, beaucoup plus coopératif. D’ailleurs, soulignent-t-ils, si les combattants d’al-Qaïda n’ont pas élu domicile dans le désert nigérien, ce n’est pas par hasard.

Alger critique également les médiations engagées par le Mali pour la libération d’otages occidentaux qui se terminent par le versement de rançons. « Les Maliens participent indirectement au financement d’al-Qaïda », affirme un diplomate algérien. Côté malien, on balaye d’un revers de main ces critiques. « C’est un mauvais procès », déclare indigné un diplomate malien. « Personne ne contrôle ces islamistes, y compris l’Algérie avec les moyens militaires dont elle dispose », explique-t-on côté malien.

Bamako estime ne pas avoir de leçon à recevoir en matière de coopération antiterroriste. Des agents de renseignement algérien auraient été invités à Bamako pour interroger des islamistes incarcérés au Mali.

En outre, les militaires algériens n’auraient jamais exercés le droit de poursuite dont ils jouissent après un accord avec le Mali.

Enfin, c’est pour des raisons humanitaires et à la demande des pays dont les otages sont ressortissants, que le Mali joue les médiateurs, souligne-t-on côté malien.

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