Cet attentat vient rappeler combien la cohabitation interconfessionnelle reste fragile en Irak. La frange la plus radicale de la minorité sunnite considère que les chiites sont des hérétiques qui méritent la mort. A cela s'ajoute le fait que la minorité sunnite a du mal à accepter la perte de sa suprématie sur le plan politique après la chute de Saddam Hussein.
En ce sens, le pèlerinage annuel vers la ville sainte chiite de Kerbala constitue une cible symbolique essentielle pour ceux qui cherchent à déstabiliser l'Etat irakien. Cette cérémonie commémore en effet la bataille de Kerbala au cours de laquelle en 680, Hussein, petit fils du prophète, trouva la mort. Elle constitue pour les chiites l'une des dates-clé de leur histoire.
Pour perpétrer ce nouvel attentat les commanditaires ont une nouvelle fois fait appel à une femme kamikaze. Depuis 2005, date du premier attentat commis par une femme, les organisations terroristes considèrent qu'une femme a plus de chance d'échapper aux contrôles de sécurité particulièrement renforcé lors de ces pèlerinages religieux.
L'attentat, dont le bilan risque de s'alourdir confirme en tout cas que la violence interreligieuse reste une réalité, et ce à quelques semaines d'élections qui s'annoncent cruciales pour la répartition des pouvoirs entre les différentes communautés qui compose l’Irak.