A l'issu d'entretiens avec une partie des autorités irakiennes, Joe Biden a affirmé que le gouvernement américain voulait des élections « crédibles » mais que le moyen d'y parvenir était l'affaire des Irakiens. Le Premier ministre irakien a de son côté rejeté toute intervention extérieure dans cette affaire. Il faut dire que Nouri al-Maliki, un chiite, est favorable à l'exclusion des anciens baasistes.
Officiellement, Joe Biden est venu donner son avis. Mais à la Maison Blanche le vice-président américain est le « monsieur Irak ». Autant dire que sa mission n'a rien à voir avec un simple conseil en politique.
Le 18 janvier dernier, la commission électorale a exclu 500 candidats à la prochaine élection générale de mars prochain qu'elle considère comme baasistes, c'est-à-dire proches de l'ancien pouvoir irakien détenu par Saddam Hussein.
Parmi ces 500 personnes, il y a autant de chiites que de sunnites mais il y a surtout certains responsables de partis sunnites qui dénoncent une nouvelle mesure de marginalisation vis à vis de leur minorité.
Tout faire en quelque sorte pour que le scénario de 2005 ne se reproduise pas.
Il y a cinq ans, les partis sunnites avaient en effet boycotté le premier scrutin législatif de l'après Saddam, poussant le pays dans le chaos des violences confessionnelles.
En quittant Bagdad samedi soir, au terme de sa visite de vingt-quatre heures, M. Biden a annoncé parallèlement que le ministère de la Justice américain allait faire appel de la décision d'un juge fédéral d'abandonner les poursuites contre cinq employés de sécurité de Blackwater, accusés de la mort de quatorze civils irakiens en 2007.