Les shebabs reconnaissent avoir perdu deux des leurs. Mais, comme toujours, ce sont essentiellement les civils qui ont fait les frais des tirs de mortier. Plusieurs dizaines de blessés ont été conduits dans les hôpitaux de la capitale somalienne.
Tandis que Sharif Sheikh Ahmed fêtait sa première année au pouvoir, les tirs d'obus résonnaient à Mogadiscio. L'envoyé spécial de l'AFP décrit d'ailleurs cette scène vécue vendredi 29 janvier au matin où les deux cents ministres et dignitaires somaliens invités à la cérémonie, visionnaient un film célébrant le président, tandis qu'à quelques mètres du bâtiment éclataient les obus des insurgés.
Malgré les déflagrations, Sharif Sheikh Ahmed est resté « de marbre », explique le journaliste Hervé Bar. Mais on peut, sans risque de se tromper, ajouter qu'il a parfaitement compris le message. Les miliciens shebabs, qui n'ont jamais admis que l'ancien leader de l'opposition islamiste devienne président, ont juré sa perte et prennent un malin plaisir à démontrer qu'il ne règne que sur quelques rues et quelques bâtiments administratifs à Mogadiscio. Les shebabs qui ont pris pour cible le contingent de l'Amisom basés au rond point stratégique du « K4 » - à mi-chemin entre l’aéroport et le port - entendent aussi prouver que Sharif Sheikh Ahmed ne tient que grâce à l'appui des soldats africains.
La démonstration des shebabs est comme à chaque fois coûteuse en vies humaines. On parle d'une dizaine de civils tués par les tirs d'obus et les balles perdues, ainsi que de plusieurs miliciens abattus. Côté Amisom, une source anonyme parle d'au moins un mort, qui n'est pas encore confirmé. C'est dans ce contexte que Djibouti a annoncé jeudi 28 janvier l'envoi de quatre cent cinquante de ses soldats en soutien aux troupes de l'Union africaine.
Des renforts ont été annoncés, jeudi 28 janvier, lors du Conseil des ministres de l'Union africaine (UA), alors que le sommet des chefs d'Etat s’ouvre dimanche 31 janvier à Addis-Abeba. La Somalie est un pays « sans Etat » depuis 1991. Le président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping a estimé que l'UA doit se mobiliser plus encore pour la Somalie.