Sans doute pour sortir la majorité des Etats de leur indifférence, le président de la Commission a dramatisé la situation en Somalie. « C’est dans ce pays sans Etat que se joue, selon lui, le devoir d’assistance et le panafricanisme dont on parle tant, à longueur de discours ici. Malheureusement, seuls deux Etats et bientôt un troisième, Djibouti, ont joint l’acte à la parole. L’Ouganda et le Burundi ont consenti des sacrifices qui les honorent », a déclaré Jean Ping.
Ces deux pays ont en effet, perdu plusieurs hommes dans les rues de Mogadiscio. Sans un effort de l’Afrique et de la communauté internationale, le président de la Commission prédit un avenir sombre pour la Somalie. Le pire est à venir. Jean Ping évoque une Somalie, point d’appui du terrorisme international, une Somalie espace de non droit générateur d’instabilité.
Le désintérêt de la communauté internationale a suscité de nombreux commentaires dans les couloirs de la conférence. « Si les Etats-Unis et l’Europe accordaient au gouvernement transitoire d’union nationale 10 % des sommes qu’ils dépensent dans la lutte contre la piraterie, nous n’en serions pas là », regrette un diplomate maghrébin.