« La décision est une décision de nature politique. Elle montre qu’un homme, Nicolas Sarkozy, le président de la République, préfère persévérer dans son acharnement, dans sa haine, plutôt que d’assumer la responsabilité de sa fonction en tant que garant de la justice française ». Dominique de Villepin ne tait pas sa colère ce vendredi 29 janvier 2010, interrogé sur la radio RMC, quelques minutes après l’annonce de la décision du parquet.
C’est sur une autre radio, Europe 1, que le procureur de Paris, Jean-Claude Marin a annoncé sa décision en ces termes : « Le tribunal n’a pas tiré toutes les conséquences de ce qu’il a entendu et il reste encore une part de vérité à faire émerger. Tout n’a pas été dit dans cette affaire ».
Dominique de Villepin avait été relaxé jeudi 28 janvier par le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire des faux listings de la société Clearstream. Peu après, dans un communiqué, Nicolas Sarkozy, qui était partie civile dans cette affaire, avait « pris acte » du jugement et annoncé qu’il « ne ferait pas appel », décision qui, selon la procédure, n’appartient de toute façon qu’au procureur.
Dans ses réquisitions, le parquet avait accusé Dominique de Villepin d'avoir fermé les yeux alors qu'il savait que les listings mettant en cause le président de la République étaient faux. Le procureur avait requis contre l'ancien Premier ministre 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende.
Le tribunal a rejeté cette analyse en estimant que Dominique de Villepin n'avait acquis qu'en octobre 2004 la certitude que les listings étaient faux, et que de toutes façons il n'aurait pu mettre fin à la calomnie en tirant la sonnette d'alarme.