Pour Dominique Pauthe, le président du tribunal chargé de trancher : la tâche a dû être ardue. Car le procès Clearstream: ce fut le bal des menteurs. Pendant les quatre semaines d'audiences, les prévenus n'ont cessé de se rejeter la responsabilité de cette manipulation politique. Et à aucun moment les débats n'ont permis de faire la lumière sur ce complot.
Il y a tout d'abord Imad Lahoud, l'informaticien falsificateur et mythomane. Pendant le procès il a dit tout et son contraire. Seule certitude : c'est bien lui qui a introduit le nom de Nicolas Sarkozy dans les listings avant de les transmettre à son mentor Jean-Louis Gergorin.
Gergorin, l'industriel brillant, le stratège d'EADS, qui n'a qu'un point faible: celui de voir des complots partout.
Il y a enfin, Dominique de Villepin, l'ami de Jean-Louis Gergorin. L'ex-Premier ministre a-t-il utilisé ces faux listings pour abattre son rival Nicolas Sarkozy, comme le pense l'accusation. Au procès, il n'a cessé de nier avec force.
Aujourd'hui encore, le scénario de l'affaire demeure flou. Reste que le jugement qui tombe le jour du 55ème anniversaire du président de la République suscite beaucoup d'attente, s'il est relaxé Dominique de Villepin pourrait devenir un opposant à Nicolas Sarkozy lors des prochaines présidentielles.