Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Gordon Brown subissait de plus en plus la pression de ses adversaires politiques pour venir répondre aux questions des membres de la commission avant la tenue d’élections prévues d’ici le mois de juin. Des appels qui se sont faits plus pressants après les révélations cette semaine de l’ancien ministre de la défense Geoff Hoon lors de son témoignage devant les enquêteurs, qui accusait Gordon Brown, ministre des Finances à l’époque du conflit en Irak, de n’avoir pas débloqué assez de fonds pour équiper les forces armées britanniques et d’avoir réduit leur budget après l’invasion.
Piqué au vif, Gordon Brown a déclaré devant la chambre des Communes, qu’il n’avait rien à cacher, et qu’il était prêt à se rendre devant les enquêteurs quand ils le voudraient. Le 21 janvier 2010, des sources à Downing street ont donc annoncé que le Premier ministre serait auditionné dans quelques semaines. Le président de la commission, John Chilcot a confirmé ce 22 janvier cette information. On ne connaît pas encore la date de son audition mais on soupçonne qu’elle aura lieu en même temps que celle de son ministre des Affaires étrangères David Miliband fin février ou début mars.
Les opposants à Gordon Brown estiment qu’il prend là un risque de se voir encore un peu plus affaiblir, mais ses alliés espèrent au contraire que le fait d’accepter d’affronter la commission dissipera le malaise et la polémique sur son rôle durant le conflit, et lui fera moins de tort que d’attendre et laisser passer les élections.