Forte baisse sur les marchés après les annonces d’Obama

Le président américain voulant éviter une nouvelle crise financière souhaite imposer de nouvelles limites aux institutions financières. Wall Street a très mal réagi au projet de Barack Obama et les spécialistes émettent des réserves sur le bien-fondé de ce plan. Le discours d’Obama a eu des répercussions sur des bourses asiatiques : celle de Tokyo a chuté de 2,72% à la mi-séance, et la bourse de Hong Kong était en baisse de 2,46%, après l'annonce par le président américain de mesures pour limiter la taille et les activités des banques.

Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua

Wall Street a très mal réagi aux propositions inattendues de Barack Obama de plafonner les parts de marché des banques de dépôts et d’interdire aux banques de spéculer pour leurs propres comptes si elles gèrent les dépôts du grand public ou si elles ont accès aux guichets de l’escompte de la Réserve fédérale. Les cours de grands établissements comme Bank of America ou JPMorgan Chase ont plongé de plus de 6%.

Les analystes craignent que ces mesures visent d’abord à satisfaire la colère populiste qui gronde contre les banques, non seulement dans le pays mais aussi au Congrès. Ils arguent du fait que le trading en compte propre visé par Barack Obama n’est pas vraiment responsable de la crise financière.

Les spécialistes de cette activité spéculative comme Goldman Sachs maintiennent que la crise financière est étroitement liée aux relations que la banque entretient avec ses clients et qu’elle répond à leurs besoins. Goldman Sachs du reste ne draine pas d’épargne auprès du grand public.

Le secrétaire au Trésor Tim Geithner a lui-même confié aux banquiers qu’il avait des réserves sur le bien-fondé de ces mesures. Les cours des banques régionales, plus petites, en revanche, ont grimpé. Elles profiteraient du plafonnement de part de marché de leurs plus gros concurrents si le Congrès décidait de retenir ces nouvelles limites dans son projet de réforme bancaire.

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