Gilchrist Olympio ne pourra donc pas se faire examiner au Togo. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) n'a toujours pas dit si elle acceptait ou non son certificat médical établi aux Etats-Unis. Mais il ne jette pas l'éponge pour autant. Il a écrit au médiateur Blaise Compaoré, le président de la République du Burkina Faso. Gilchrist Olympio avait été exclu des précédents scrutins présidentiels. Cette fois un accord était intervenu, il pouvait enfin se présenter.
À Lomé, on s'interroge, c'est à n'y rien comprendre ! Faut-il mettre en cause la volonté de l'homme d'accéder un jour au pouvoir et de tout faire pour y parvenir ? Pense-t-il qu'il a perdu d'avance la présidentielle et préfère-t-il jeter l'éponge avant la bataille ? Est-il plus malade qu'on nous le dit ? Ou bien est-ce tout simplement un malencontreux accident ? L'œuvre, qui sait de la Providence ? L'ironie du sort qui voudrait que Gilchrist Olympio ne parvienne jamais à être président de son pays ?
Difficile de répondre, d'autant que le sort du leader historique de l'opposition togolaise n'est pas encore tout à fait scellé. Gilchrist Olympio qui a saisi le facilitateur Blaise Compaoré peut encore espérer qu'un accord politique lui permette de se présenter. Seulement, voilà, on imagine mal Faure Gnassingbé remettre en selle son principal rival. « Imaginez, s'exclame une source gouvernementale, le leader incontesté de l'opposition, l'homme qui était capable de faire descendre il n'y a pas si longtemps encore des centaines de milliers de personnes pour l'accueillir à Lomé, ce rival-là s'exclut tout seul et lui, Faure Gnassingbé, n'en profiterait pas ! »
En attendant d'être fixée sur le sort de son leader, l'Union des forces de changement (UFC) a l'intention de déposer bientôt un autre dossier de candidature, en secours. Ce sera très vraisemblablement celui de Jean-Pierre Fabre, le numéro deux du parti. Une affiche inédite pour une présidentielle qui prend un tour imprévisible.