Les Togolais en deuil

Après le retour des Eperviers au pays, le gouvernement togolais prépare le programme officiel des obsèques pour les deux membres de la délégation togolaise à la CAN (Coupe d’Afrique des nations), tués en Angola le 8 janvier 2010 dans le mitraillage de leur bus par des séparatistes du FLEC  (Front de libération de l’enclave de Cabinda). En attendant cette cérémonie, les familles éplorées reçoivent les messages de condoléances.

En attendant les cérémonies officielles de deuil, les corps d’Abalo Amelete et Stanislas Ocloo sont à la morgue de Lomé. Le 11 janvier 2010, Hubert Velud, l’entraîneur national, et le directeur technique, sont allés saluer les familles éplorées. « Une visite qui est strictement privée », ont-ils précisé.

Selon les témoignages, quand l’entraîneur adjoint Amelete a été atteint, il gisait dans le sang et répétait « j’ai reçu une balle ». C’est alors que Stanislas Ocloo s’est mis à filmer le déroulement de la fusillade. Puis, il est aussi touché. Face à cette information, le beau-frère de Stanislas Ocloo reste stoïque : « C’est dans la journée de samedi, vers quatorze heures, que nous avons appris qu’il était décédé. Et là, vraiment on était fous… Mais que faire ? Nous avons finalement dit que c’était le destin. Nous avons perdu notre homme, mais il ne faut pas qu’à l’avenir d’autres perdent leurs proches ».

Au domicile d’Amelete Abalo, on n’attend que le programme officiel pour prendre le corps et procéder à son inhumation. Anatole Amelete est le frère de la victime : « Nous sommes en train de nous préparer pour pouvoir enterrer le petit frère, Pascal, qui est mort. Et l’annonce de la mort du grand frère nous est arrivée. C’était un choc dans la famille. Après le deuil national, nous allons prendre le corps. On a dû conjuguer les deux pour pouvoir les enterrer le 23 janvier ».

Lomé se remet petit à petit de son choc en attendant les obsèques. Mais, sur place, on ne comprend toujours pas le mépris de la CAF (Confédération africaine de football) pour le Togo. Pour une minute de silence au début de la CAN (Coupe d’Afrique des nations), les Togolais ont chronométré dix-huit secondes. Pourquoi alors ce minimum ? Le Togo ne méritait-il pas plus ?

Partager :