Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre, Yukio Hatoyama, ose dire à Japan Airlines: « Fini les largesses ! ». Ces neuf dernières années, à trois reprises, les gouvernements conservateurs successifs ont renfloué Japan Airlines à chaque fois qu’elle était au bord du gouffre.
Le Parti démocrate, qui a mis fin à 54 ans de domination du Parti conservateur, avait promis de lutter contre les gaspillages des deniers publics. La dette de Japan Airlines, c’est plus de 14 milliards d’euros. La dette publique japonaise, c’est 5.000 milliards d’euros, un montant équivalent à dix-sept années de rentrées fiscales. L’Etat japonais n’a plus les moyens de soutenir Japan Airlines, une entreprise qui n’a jamais su contrôler ses coûts.
Douloureuse restructuration
Le gouvernement va donc pousser Japan Airlines à déposer son bilan. Un tribunal se chargera de sa restructuration. Le titre de la JAL en bourse ne vaudra plus rien. Ses banques perdront les trois quarts des prêts qu’elles lui ont accordés sans garantie. Quinze mille emplois seront supprimés dans les trois ans, soit 30% des effectifs.
Les anciens employés de la compagnie verront leurs retraites amputée de 30%. Ceux qui continueront à travailler pour l’entreprise recevront une pension de 52% inférieure à ce qu’ils espéraient au départ.
Le gouvernement laisse le soin au tribunal et à un organisme semi-public de restructurer Japan Airlines, car il réalise qu’il n’a pas l’expertise nécessaire pour le faire lui-même.