D'un côté, une opposition qui dénonce « le coup de force institutionnel » et qui propose un pouvoir consensuel de transition. De l'autre, un pouvoir qui refuse fermement que l'on touche aux nouvelles institutions, tout en acceptant d'ouvrir à l'opposition certains pans de la gestion de l'Etat. Au centre, un médiateur qui doit présenter une solution de sortie de crise lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO le 18 janvier 2010. Abdulsalami Abubakar doit donc aller vite.
Avant la suspension du dialogue le 31 décembre 2009, le médiateur a fait part aux deux parties d'un cadre possible de discussions pour le dialogue politique. Il évoque une transition dirigée par le président Tandja et par un gouvernement de consensus conduit par un Premier ministre issu des rangs de l'opposition. C'est sur cette base là que devraient reprendre les discussions ce 11 janvier.
Reste à voir si les protagonistes vont accepter cette feuille de route. Du côté de l'opposition, on se dit prêt à travailler sur l'idée d'une période de transition qui conduirait à l'élaboration de futures institutions. Mais dans les rangs du pouvoir, on ne cache pas son irritation. « Aucune médiation ne peut nous amener à violer notre constitution » , affirmait ces derniers jours, le porte-parole du gouvernement.
Le médiateur a du pain sur la planche.