Avec notre envoyé spécial au Rwanda, Christophe Boisbouvier
Depuis quelques mois, chacun fait des efforts. Côté français, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, vient d’annoncer la création d’un pôle de magistrats chargés d’enquêter sur les quelque quinze Rwandais réfugiés en France qui sont soupçonnés d’avoir participé au génocide de 1994.
Côté rwandais, la justice pourrait abandonner les accusations de complicité de génocide lancées contre treize dirigeants français dont les anciens Premier ministre Dominique de Villepin et Alain Juppé.
Il reste bien sûr le dossier le plus délicat, c’est-à-dire l’affaire de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, le 6 avril 1994, et les mandats d’arrêt lancés par la justice française contre neuf personnalités très proches du président rwandais Paul Kagame.
Mais là aussi, il y a visiblement une volonté d’apaisement depuis que l’une de ces neuf personnalités rwandaises, Rose Kabuye, s’est laissée arrêtée en Europe, les autorités rwandaises ont accès au dossier d’accusation de la justice française et, très opportunément, deux témoins-clé entendus par le juge Bruguière il y a quelques années, viennent de se rétracter.
Le successeur de Jean-Louis Bruguière, le juge Trévidic, va donc devoir lancer de nouvelles investigations et le procès de l’attentat n’est certainement pas pour demain.
Bref, on comprend mieux pourquoi le 29 novembre dernier, Paul Kagame s’est félicité publiquement que l’administration Sarkozy donne des signes beaucoup plus positifs que celle de Jacques Chirac.