Avec nos correspondants à Kaboul, Marie Chevallier et François Cardona
Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a tenu à passer le réveillon avec les troupes françaises en Afghanistan. Il a salué le travail des militaires et leur a dit qu’ils pouvaient être fiers de la mission qu’ils accomplissaient. Hervé Morin leur a aussi transmis les remerciements du général McChrystal qui commande la force internationale en Afghanistan. Le général américain a dit au ministre français de la Défense, lors d’un entretien, qu’il aimait beaucoup travailler avec les Français et que ceux-ci accomplissaient un «très bon travail».
Les festivités du Nouvel An ont été perturbées par l’annonce de la disparition de deux journalistes français. Hervé Morin a ainsi retardé d’une bonne demi-heure la présentation des vœux aux militaires pour répondre aux questions des journalistes sur la disparition de deux de leurs confrères dans la vallée de Kapisa à l’est de Kaboul. Pour l’instant, il n’y a pas de contact avec ces journalistes, ni aucune revendication d’enlèvement et Hervé Morin a souligné que, faute de revendication, toutes les hypothèses étaient envisageables.
Les deux journalistes ont disparu dans la province de Kapisa
Les deux journalistes avaient prévu de se rendre dans la vallée de Kapisa dont les militaires français ont la charge. Une zone dangereuse, proche de la frontière pakistanaise, très sensible donc et dans laquelle les talibans sont particulièrement actifs, en dépit de la présence de quelques 1 000 soldats français déployés dans la région depuis novembre dernier, sous la bannière de la task force Lafayette.
Les deux journalistes, qui effectuaient un reportage depuis près de quinze jours dans le pays pour l’émission Pièces à conviction de la chaîne de télévision publique France 3, circulaient en voiture avec un traducteur, accompagnés du frère et du cousin du traducteur. Les cinq personnes ont disparu.
Selon nos informations, le groupe se serait rendu tout d’abord dans le village de Sorobi puis aurait pris la route de Tagab dans la vallée de Kapisa, à environ 120 km de la capitale afghane. C’est sur le trajet que les talibans leur auraient tendu un piège.