L’atmosphère à l’aéroport d’Antananarivo a été un peu tendue, puis elle s’est calmée, après l’arrivée des mouvances avec une heure et demie de retard. Il y avait plusieurs centaines de personnes pour accueillir les 29 représentants de l’opposition. Un comité d’accueil était là pour célébrer le retour des « exilés », comme ils s’appellent eux-mêmes. Leurs familles étaient présentes mais aussi des partisans des trois mouvances qui s’opposent à Andry Rajoelina, lequel avait boycotté la rencontre de Maputo du 8 décembre dernier, qu’il a qualifiée de « haute trahison ». Les partisans de l’opposition avaient des affiches célébrant chaque mouvance et célébrant aussi la solidarité entre les trois tendances face à Rajoelina.
Il y a eu un peu de confusion, pendant quelques dizaines de minutes, parce qu’il y avait pas mal de monde, mais sans débordements. Les voitures sont ensuite parties calmement vers le centre-ville.
Il faut signaler que le grand salon de l’aéroport, habituellement réservé aux dignitaires du régime, avait été interdit, alors que dans la délégation se trouvait, quand même, le Premier ministre de consensus Eugène Mangalaza et les deux co-présidents du Conseil présidentiel institué par l'accord d'Addis-Abeba de novembre dernier entre les trois mouvances et Rajoelina.
Les mouvances ont ensuite donné rendez-vous dans un grand hôtel du centre-ville pour s’exprimer sur l’annonce faite ce mercredi par Andry Rajoelina d’organiser des élections le 20 mars prochain. L’initiative de l’homme fort de la Grand île semble du coup enterrer les accords conclus le 9 août dernier à Maputo par sa mouvance politique et celles des trois leaders de l’opposition : le chef d’Etat déchu Marc Ravalomana et les ex-présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy.