Les Grecs redescendent dans la rue

Face à une crise financière sans précédent et l’annonce de mesures sévères pour réduire le déficit et la dette du pays, le gouvernement se trouve aux prises avec la première réaction d’hostilité de la part de la population. Elle s’est traduite jeudi 17 décembre avec un mouvement de grève et de manifestations, en dépit des propos du ministre de l’Economie qui se voulait rassurant.

Avec notre correspondant à Athènes, Philippe Cergel

La grève la plus suivie est celle des journalistes qui a privé le pays pendant vingt-quatre heures de toute information. Le puissant syndicat de la profession qui proteste contre les conséquences de la crise touchant tous les médias, s’est joint à l’appel lancé par le Pame, un courant syndical proche des communistes, ainsi que par le Syriza, le parti de la gauche radicale. Ces deux organisations accusent les puissantes confédérations GESEE et ADEDY, dirigées par des socialistes, de jouer les briseurs de grève.

Résultat concret de cette division syndicale, un mouvement diversement suivi avec de légères perturbations dans les écoles et les hôpitaux et un peu plus sérieuses dans les transports en commun jusqu’en début d’après-midi. La manifestation a rassemblé dans le calme quelques milliers de personnes derrière une banderole où l’on pouvait lire: « Les déficits et les dettes sont les vôtres. Que les riches paient pour la crise ! ».

Ce slogan qui résume le sentiment d’une partie de la population face aux mesures d’austérité prévues dans les prochains mois rend la position du gouvernement encore plus délicate. L’agence Standards and Poor’s a invoqué les risques d’une contestation sociale pour abaisser à son tour la note de la Grèce à 3B+.

Alors que le chômage a atteint officiellement les 9,3% au troisième trimestre, l’annonce par le ministre de l’Economie, Georgios Papakonstantinou, de nouvelles privatisations à hauteur de 2,5 milliards d’euros risque de provoquer de nouveaux remous après la période des fêtes de fin d’année.

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