Papandréou présente un plan radical

Le Premier ministre grec se livre à une course contre la montre pour rendre à son pays la crédibilité perdue sur les marchés internationaux et éviter l’aggravation d’une situation déjà bien précaire. Lundi soir, dans son discours d’ouverture d’un débat national avec les partenaires sociaux, le chef du gouvernement a de nouveau appelé à la mobilisation de tous pour la réorganisation du pays.

Avec notre correspondant à Athènes, Philippe Cergel

Georges Papandréou a promis de prendre en trois mois les décisions en attente depuis des décennies. Mais il a apporté peu d’éléments nouveaux quant aux mesures précises qu’il entend mettre en œuvre dans l’immédiat.

Ceux qui attendaient ou prévoyaient des mesures choc resteront probablement sur leur faim. L’annonce la plus spectaculaire étant la taxation à 90% des bonus distribués par les banques privées alors qu’ils seront simplement interdits pour les établissements liés à l’Etat.

Le reste du catalogue était plus au moins connu : réduction de 10% du train de vie des ministères ; gel des recrutements en 2010 à l’exception de l’éducation, de la santé et de la sécurité ; quatre départs à la retraite sur cinq non remplacés à partir de 2011 ; fermeture d’un tiers des offices du tourisme et de tous les bureaux de presse à l’étranger ; réduction des dépenses d’armement ; réduction du nombre d’administrateurs des entreprises publiques et de leurs rémunérations ; augmentations plafonnées à l’inflation pour les salaires au-dessus des 2 000 €. Et il n’est pas question de réduire les salaires ou les retraites afin de satisfaire les élites économiques, a précisé le Premier ministre. Pour Georges Papandreou, il s’agit d’un faux problème qui toucherait ceux qui ne sont pas responsables de la crise.

« Changer ou chavirer »

Le chef du gouvernement opte donc pour une action à long terme autour des deux axes majeurs que sont la lutte contre la fraude fiscale et celle contre la corruption , avec pour résultat une réduction du déficit de 4% l’an prochain pour le ramener sous les 3% du PIB en 2013. Cela passe par une réforme radicale de l’Etat, de la fiscalité, des caisses de retraites, du marché du travail clandestin, du marché des fournitures des hôpitaux, la poursuite des privatisations, bref par de véritables ruptures qui nécessitent, a-t-il martelé, le soutien et la participation des citoyens.

Estimant avoir convaincu ses partenaires européens de sa volonté de changement, le Premier ministre grec en a appelé à ses compatriotes avec son slogan de campagne électorale : « changer ou chavirer ».

Dans leurs premières réactions, les opposants de droite et de gauche sont restés dubitatifs. Les marchés donneront leur verdict dans les prochaines heures.

Une réunion de tous les chefs de parti est prévue mardi après-midi autour du président de la République pour parler de la lutte contre la corruption.

 

Partager :