Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Des attroupements émaillés d’incidents violents dans quatre quartiers d’Istanbul et dans une bonne dizaine de villes du reste du pays, essentiellement dans le sud-est à majorité kurde. Prévisible, la réaction de la rue à l’interdiction du DTP semble de plus en plus échapper à tout contrôle. Les rassemblements, interdits, sont rapidement dispersés par la police et dégénèrent alors en scènes de vandalisme et échauffourées faisant des blessés des deux côtés.
C’est la spirale imparable à laquelle se joint, comme dans le centre d’Istanbul dimanche après-midi, la population aux réflexes nationalistes comme exacerbés par le verdict de la Cour constitutionnelle. Armés de couteaux, de battes de base-ball et même d’armes à feu de poing, des citoyens ont en effet décidé de rendre justice eux-mêmes, promettant d’en finir avec la rébellion kurde. Même scénario à Mersin, sur la côte méditerranéenne, ainsi qu’à Malatya, dans la région kurde. Et à chaque fois les interpellations sont nombreuses.
Le plus surprenant, dans ce contexte de polarisation extrême de la société turque, est le silence pesant des autorités politiques, alors que le Premier ministre n’a toujours pas commenté la dissolution du DTP, annoncée vendredi.