Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Dans sa première allocution hebdomadaire depuis son retour d’Oslo, le Nobel de la paix était d’une humeur belliciste contre Wall Street. Tout en se félicitant du vote de la Chambre qui lui donnerait, si le Sénat suit, plus de pouvoirs pour règlementer le monde bancaire, Barack Obama s’en est pris à l’irresponsabilité des entreprises financières à qui il impute la crise économique actuelle.
Le président américain les accuse d’avoir pratiqué une gestion du risque sans gestion, et affirme que si des règles plus claires et plus strictes avaient été appliquées, la crise aurait pu être évitée. Dans une interview qui sera diffusée dimanche soir dans le magazine «Soixante minutes» de la chaîne CBS, le président américain poursuit son attaque contre les banquiers : «Vous vous offrez des bonus de 10 et 20 millions de dollars, leur lance-t-il, après que l’Amérique a traversé sa pire période depuis la Grande crise et vous vous étonnez de la colère des consommateurs».
Lundi 14 décembre, il recevra à la Maison Blanche les leaders du secteur financier pour essayer d’obtenir leur soutien pour la réforme et aussi, sujet sensible, pour une réduction des salaires et primes des PDG de sociétés sauvées par l’Etat. Il est peu probable que la réunion se termine en fumant le calumet de la paix.