Hifikepunye Pohamba a réussi à convaincre pendant son premier mandat. Cet ancien ministre des Terres, considéré comme le clone du père de l’indépendance Sam Nujoma, a su conduire la délicate réforme agraire. Sa stratégie est de mettre en relation des fermiers blancs souhaitant vendre et des acheteurs noirs avant d’appliquer la mise en place d’une politique d’expropriation forcée. Il s’agit de ne pas suivre le mauvais exemple du voisin zimbabwéen. Une frange radicale de la Swapo souhaite maintenant que le gouvernement accélère la redistribution.
Le président réélu va aussi devoir lutter contre la pauvreté grandissante, le chômage et les inégalités quant à l’accès à l’éducation et à la santé. Le régime faisait face à la concurrence d’un parti dissident : le Rassemblement pour la démocratie et le progrès n’a remporté qu’un peu plus de 11% des suffrages. Mais dès l’annonce des résultats, l’opposition a dénoncé des fraudes. Pour les observateurs de l’Afrique australe, ces élections étaient libres et équitables. Ils ont tout de même recommandé aux autorités d’améliorer le système de comptage des voix.