Avec notre bureau à Bruxelles
Madame Ashton aura passé une part inhabituelle en pareille circonstance de sa première audition à tenter de justifier sa présence dans les fonctions qui sont désormais les siennes, pas toujours avec beaucoup de doigté. « Je ne suis peut-être pas votre choix, lance-t-elle aux eurodéputés, mais je suis celui des 27 chefs d’Etats et de gouvernements ».
L’eurodéputée Verte allemande, Franziska Brantner, brandit alors le tout premier communiqué de presse de Madame Ashton daté de mardi où elle se félicite de sa future et étroite collaboration avec les Etats-membres, avec la Commission, avec le Conseil, mais pas un mot du Parlement européen, s’insurge l’élue.
Sur son rôle de trésorière d’un mouvement pacifiste anglais, elle reconnaîtra ne pas pouvoir déterminer l’origine de près de 40% du revenu de l’organisation et dit n’avoir jamais reçu directement des subventions du KGB. Tout est évidemment dans le mot : directement.
Les eurodéputés l’auront bombardée de questions précises deux heures durant sur tous les dossiers de l’actualité internationale. Invariablement elle répond : « On verra ce qui va se passer. Je ne peux pas pour l’instant vous faire de réponse cohérente. Je n’ai pas le détail actuellement. Il faudrait qu’on en discute. Je ne suis en fonction que depuis hier ». Bref comme le lui fait remarquer l’élu libéral allemand, Alexander Lambsdorff, « nous attendons bien plus de vous lors de votre prochaine audition en janvier ».