Le succès en Afghanistan est « inextricablement lié » à la situation au Pakistan. En rappelant cette évidence, lors de sa déclaration mercredi 2 décembre, Barack Obama met incontestablement un coup de pression sur Islamabad et rappelle notamment à ses amis pakistanais ce qu'il attend d'eux : qu'ils contribuent efficacement, et loyalement, à la guerre en verrouillant la frontière et en pourchassant les combattants talibans jusque dans leurs sanctuaires pakistanais. Cela signifie que les soldats pakistanais doivent poursuivre l'offensive lancée cette année dans les zones tribales du Nord-Ouest, où Islamabad éprouve toujours les plus grandes difficultés à exercer durablement sa souveraineté.
Pour les autorités pakistanaises, ces renforts pour l'Afghanistan signifient donc concrètement une pression plus forte sur les talibans afghans, et par voie de conséquence, une circulation plus importante d'hommes en armes de part et d'autre de la frontière, et donc une activité militaire encore plus importante pour les soldats pakistanais dans les zones tribales. Or plus il y a d'hommes en armes en circulation, plus le risque de déstabilisation est grand pour le pays qui éprouve déjà les plus grandes difficultés à réduire les bases arrière terroristes installées sur son territoire.
Soutenues militairement et économiquement par Washington, les autorités pakistanaises n'ont guère d'autre choix que de manifester leur fidélité et d'accompagner la politique antiterroriste des Occidentaux, même au prix d'une dégradation prévisible de la sécurité des Pakistanais.