A ce jour, l'Iran dispose de deux usines d'enrichissement d'uranium. Une à Natanz, où chaque mois les centrifugeuses iraniennes produisent quelques dizaines de kilos de combustibles, et une à Fordo, près de la ville sainte de Qom, un site en chantier dont l'existence n'a été révélée qu'en septembre dernier.
Visé par cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant qu'il suspende l'enrichissement d'uranium, l'Iran lance donc un nouveau défi à la communauté internationale en annonçant la construction de dix usines d'enrichissement supplémentaires. De quoi relancer les inquiétudes de ceux qui, en Occident, soulignent que Téhéran produit du combustible avant même d'avoir construit une seule centrale nucléaire... et qu'on peut donc s'interroger sur la nature réelle de ce programme officiellement civil.
L'autre annonce fracassante concerne l'enrichissement d'uranium à hauteur de 20%. Si Téhéran se lançait dans cette opération, afin d'alimenter son réacteur de recherche médical, il enterrerait définitivement la proposition occidentale d'enrichissement à l'étranger de ce matériau, et il accomplirait un nouveau progrès technologique susceptible lui aussi de nourrir les inquiétudes et la tension.