Avec notre envoyé spécial à Tegucigalpa, Patrick John Buffe
Un président constitutionnel réfugié dans une ambassade et un président putschiste aux abonnés absents, la situation est plutôt paradoxale. Roberto Micheletti a bien tenté de justifier sa décision de se retirer momentanément du pouvoir, mais personne ne comprend vraiment ses motifs.
Par son absence temporaire, il prétend vouloir ouvrir un espace de réflexion pour que les Honduriens puissent se concentrer sur les élections sans être distraits par la crise politique qui secoue le pays depuis cinq mois. En plus, s’il se retire, c’est pour éviter d’interférer avec le processus électoral et d’entraver son bon déroulement, cela afin de le rendre totalement transparent. Par ce biais, il espère que le nouveau président qui sortira des urnes, dimanche prochain, sera reconnu par la communauté internationale.
Mais nombreux sont les Honduriens qui estiment que la suspension temporaire de ses activités ne servira pas à diminuer les tensions, pas plus qu’elle n’aidera à résoudre la crise. De toute façon, Roberto Micheletti est absent sans l’être. Même s’il a confié les rênes du pouvoir à son Conseil des ministres, il a d’ores et déjà annoncé qu’en cas de troubles il réassumerait immédiatement ses fonctions.