Manuel Zelaya croyait bien la semaine dernière sceller la fin de ses quatre mois d'épreuves avec cet accord, parrainé par les Etats-Unis. Il passe aujourd'hui pour le dindon de la farce. Roberto Micheletti, s'en tenant à la lettre du texte qui formulait une date précise pour la formation du nouveau gouvernement, mais pas pour le vote du congrès restaurant Zelaya, a bien ce jeudi dissous le cabinet issu du coup d'Etat pour le remplacer par un autre qualifié d'Union nationale, car il serait représentatif des divers partis honduriens, bien que les zélayistes en soient absents.
Quant au retour de Manuel Zelaya, le congrès n'est pas pressé de s'en saisir, et il ne se sent de toute façon pas tenu de voter en sa faveur. «Ils se moquent de tout le monde», s'est indigné le président renversé en appelant au boycottage des élections du 29 novembre. «Du peuple qui m'a élu, et de la communauté internationale qui me soutient». Mais c'est peut-être bien là que le bât blesse. Finalement, les Etats-Unis s'accommodent de la mise en oeuvre de l'accord façon Micheletti et semblent prêts à reconnaître le scrutin de fin novembre. A Washington, un sénateur républicain qui exigeait un tel glissement de politique, a fait du chantage à la nomination du nouveau vice-secrétaire d'Etat à l'Amérique latine Arturo Valenzuela. Il vient de lever son veto et la nomination est acquise.