L'administration Obama est en train de donner des arguments à ceux qui lui reprochent de jouer un jeu ambigu dans la crise du Honduras. Le 3 septembre, soit deux mois après le coup d'Etat, Washington avait nettement durci le ton à l'égard des autorités putschistes. « En l'état actuel, nous ne pourrons pas reconnaître le résultat des élections », déclarait alors un porte-parole du département d'Etat.
Washington annonçait aussi la suspension de 30 milliards de dollars d'aide et la révocation des visas des principaux dignitaires du régime de fait dont Roberto Micheletti, à la tête du pays depuis le coup d'Etat du 28 juin.
2 mois et demi plus tard, virage à 180 degrés
« Nous soutenons le processus électoral », a affirmé il y a quatre jours un autre porte-parole de Hillary Clinton, en expliquant que les élections permettraient un retour à l'ordre constitutionnel. Washington fournit même un soutien logistique pour l'organisation du scrutin. Pourtant, il n'y a toujours pas de gouvernement d'union nationale au Honduras et le Parlement ne s'est toujours pas réuni pour discuter d'un éventuel retour au pouvoir du président déchu, comme le prévoyait l'accord obtenu par les Etats-Unis au début du mois.
Dans une lettre adressée ce week-end à Barack Obama, Manuel Zelaya, qui campe toujours à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, accuse les Etats-Unis d'avoir changé de position. Il refuse désormais d'être réinstallé au palais présidentiel pour quelques semaines. Cela reviendrait selon lui à légitimer le coup d'Etat.