Avec notre correspondant à Shanghai, Simon Leplâtre
Pékin n’apprécie pas de se voir donner des leçons en matière de droits de l’homme. Après l’imposition par la Chine d’une loi de sécurité nationale profondément liberticide à Hong Kong, le Canada a décidé samedi de suspendre son traité d’extradition avec le territoire chinois, de moins en moins autonome sous la pression de Pékin.
« Remarques injustifiées »
La Chine s’insurge : dans une déclaration publiée sur son site internet, l’ambassade chinoise à Ottawa a dénoncé des « remarques injustifiées qui s'ingèrent gravement dans les affaires intérieures de la Chine ».
« Certains pays occidentaux, dont le Canada, se mêlent des affaires de Hong Kong sous le prétexte des droits humains, ce qui viole gravement le droit international et les normes fondamentales des relations internationales », a indiqué le porte-parole.
La Chine a adopté ce texte unilatéralement et sans consultation des responsables politiques hongkongais. Le texte « renforcera le cadre juridique de Hong Kong » et « profitera » à ses citoyens et aux investisseurs internationaux, a-t-il défendu.
Relations déjà tendues
Vendredi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'était dit « préoccupé » par la situation dans l'ex-colonie britannique, affirmant que le Canada croyait « fermement » au principe « d'un pays, deux systèmes » censé garantir à Hong Kong des libertés inconnues ailleurs en Chine jusqu'en 2047.
Les relations sino-canadiennes sont déjà très tendues à cause de la procédure d’extradition vers les États-Unis de Meng Wanzhou, la fille du fondateur de Huawei. En représailles, la Chine a arrêté deux citoyens canadiens fin 2018, Michael Kovrig et Michael Spavor, récemment inculpés d’espionnage.
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