Coronavirus: la Malaisie lutte contre les fake news sur les réseaux sociaux

En Malaisie, douze cas de personnes contaminées par le coronavirus ont été dénombrés. Mais cinq autres personnes sont poursuivies pour avoir propagé de fausses informations concernant l’épidémie.

De notre correspondante à Kuala Lumpur,

L'État malaisien se bat aujourd’hui contre le coronavirus, mais aussi contre un mal tout aussi viral : les fake news (infox) sur les réseaux sociaux. Depuis l’annonce des premiers cas de contamination il y a treize jours, un vent de panique souffle sur les réseaux sociaux propices aux infox à connotation souvent raciste.

Le gouvernement scrute de près cette propagation parce qu'il sait que la question est très sensible dans ce pays où les citoyens d’origine chinoise représentent plus de 20% de la population. Et où les émeutes raciales de 1969 sont un sombre souvenir collectif. Pour endiguer ce phénomène, l’État malaisien a commencé à sanctionner les propagateurs d'infox.

Six internautes sont aujourd’hui inquiétés par la justice. Parmi eux la journaliste Wan Noor Hatati Wan Alias. Elle a comparu ce mercredi devant le tribunal de première instance pour répondre de certaines publications postées sur son compte Facebook ouvert à tous.

Elle y a posté, par exemple, un message où elle assure que le nombre de personnes décédées du coronavirus est bien plus important que les versions officielles ne le disent. Elle évoque également des agrumes exportés de Chine porteurs du virus et qui auraient causé la mort d’un homme. L’évocation de ce fruit n’est pas anodin. C’est celui qu’échangent traditionnellement les Chinois pour célébrer le Nouvel An lunaire et donc en pleine célébration ce genre d'infox est particulièrement propice à la panique.

La journaliste encourt jusqu'à deux ans de prison pour ce genre de propos. Cependant, le chef d’accusation retenu contre elle n’est pas celui de « fake news ». Le terme n'est pas présent dans le Code pénal malaisien. Elle est donc accusée de « statements conducing to public mischief » que l’on peut traduire par « propos amenant le trouble à l’ordre public ».

La Malaisie sévit. Elle entreprend aussi d'autres actions pour contrer ce vent d'infox. Sur sa page Twitter, le ministère de la Santé dément scrupuleusement tous les fantasmes qui circulent autour du coronavirus. Même les plus farfelus : « L’affirmation selon laquelle les personnes infectées par le coronavirus se transformeraient en zombies n’est pas vraie, les patients peuvent se rétablir », a ainsi dû twitter le Ministère.

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