Avec notre envoyé spécial à Taipei, Stéphane Lagarde
Dixième étage d’un immeuble du quartier commerçant de Zhongshan à Taipei, Lam Wing-kee, 64 ans, retire sa casquette avant d’entrer dans ce qui sera sa future librairie « kaishi dachi ». C’est la tradition, les caractères noirs sur fond rouge sur la porte d’entrée viennent souhaiter la prospérité d’un nouveau commerce, même s’il faudra patienter avant la renaissance de la librairie Causeway Bay.
« J’essaierai de rester dans l’esprit de mon ancienne libraire de Hong Kong en proposant une grande variété d’ouvrages. Mais tout dépend aussi de ce qui sortira des urnes samedi. Parmi les deux candidats qui se présentent à la présidence à Taiwan, l’un d’eux est proche de la Chine. S’il est élu, je ne suis pas sûr de rester », explique Lam Wing-kee.
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Pour l’instant, seules des marques à la craie sur le parquet signalent l’emplacement des futures étagères. 10 000 livres doivent entrer, au chausse-pied s’il le faut, dans cet appartement d’une soixantaine de m².
L’ouverture du nouvel espace est prévue pour après le Nouvel An lunaire. À peu près à la même époque ou l’année dernière Lam Wing-kee décidait de quitter Hong Kong craignant d’être à nouveau arrêté par la police chinoise.
« Mon objectif, c’est de créer un lieu d’échanges surtout pour les gens qui viennent de Hong Kong, ajoute le libraire. Je pense que de toute façon la Chine finira par récupérer Hong Kong. C’est bien que les jeunes Hongkongais défendent leurs droits, mais le plus important c’est qu’ils préservent leur vie. Et s’ils viennent trouver refuge ici, nous les accueillerons. »
Un accueil promis également par l’actuelle présidente taiwanaise, candidate à sa succession.
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