Taïwan se dote d’une loi contre les interférences de Pékin

À dix jours de l'élection présidentielle, le Parlement taïwanais a voté une loi permettant de limiter les interférences étrangères dans la vie politique. La Chine, qui revendique Taïwan, est particulièrement visée.

Avec notre correspondant à Taïwan Adrien Simorre

C’est un texte sans précédent qu’a adopté ce mardi le Parlement taïwanais. La nouvelle loi interdit désormais toute activité politique conduite avec le soutien de la Chine.

À Taïwan, Pékin est notamment accusé de vouloir favoriser le principal parti d’opposition, le Kuomintang (KMT). À l’approche de l'élection présidentielle taïwanaise, l’adoption du texte a donc fait grincer quelques dents.

Jason Hsu, député du Kuomintang, sort tout juste du Parlement. « C’est discutable que dix jours avant les élections, une telle loi soit votée de manière aussi précipitée, dit-il. C’est précisément la tactique du parti au pouvoir de jouer sur les peurs des Taïwanais qui seraient inquiets d'un Taïwan qui serait plus proche de la Chine. »

La loi était pourtant dans les tuyaux depuis près d’un an. Karen Yu, députée du parti progressiste (PDP) au pouvoir, a participé à son élaboration. « Le Kuomintang a essayé de stopper la procédure ou alors ils diffusaient de fausses informations sur cette loi anti-infiltration, souligne-t-elle. En public, le Kuomintang dit qu'il soutient toutes les lois qui protègent Taïwan. Mais dans les faits, ils ont fait beaucoup de choses pour éviter que cette loi ne passe. »

Le texte devra désormais faire ses preuves. Face à la complexité du phénomène, beaucoup, jusque dans la majorité, doutent déjà de son efficacité.

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