Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Les bulletins de vote n’ont pas encore été comptabilisés, le dépouillement est loin d’être achevé, mais le candidat Abdullah Abdullah, le chef de l’exécutif, semble déjà connaître les résultats.
« Nous avons le plus grand nombre de voix dans cette élection », et quand tous les votes frauduleux seront éliminés, nos résultats seront encore plus élevés.
Le jour précédent, le colistier du président Ashraf Ghani, candidat à sa propre réélection, déclarait aux médias : « 60 à 70 % des gens ont voté pour notre équipe ».
La Commission électorale indépendante a fait un rappel à l’ordre déclarant qu’aucun candidat n’avait le droit de se proclamer vainqueur. Les résultats préliminaires seront annoncés le 19 octobre, les définitifs le 7 novembre.
Le politologue Haroun Mir qualifie ces déclarations de grave erreur politique qui va à l’encontre de la démocratie.
L’histoire semble se répéter. En 2014, les deux rivaux dans les urnes se déclaraient également chacun vainqueurs. Il avait fallu l’intervention de John Kerry, le secrétaire d’État américain pour mettre fin à la crise postélectorale avec la création d’un gouvernement d’unité nationale et du poste de chef de l’exécutif pour Abdullah Abdullah.
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