Avec notre envoyée spéciale à Hong Kong, Aabla Jounaïdi
Celle par qui la colère de la rue est arrivée, avec son projet de loi prévoyant l’extradition de Hongkongais vers la Chine continentale, s’est enfin exprimée, après plusieurs jours de silence.
Pas de déclaration fracassante sur le projet de loi. Elle a refusé de s’engager à le retirer. Elle a, en revanche, affirmé que son administration travaillait à la mise en place d'une plate-forme de dialogue pour mettre fin à la contestation.
« Avec mon équipe, nous sommes engagés à écouter ce que les gens ont à nous dire », a-t-elle affirmé en soulignant qu’elle s’appuierait sur les groupes ouverts au dialogue, sans entrer dans les détails.
En parlant de la manifestation massive de dimanche, elle a espéré que cela signifiait le retour de la paix, après les semaines de troubles d’une violence rare entre la police et les manifestants.
Pas d'enquête indépendante sur les violences policières
En revanche, la cheffe de l’exécutif a balayé l’idée d’une enquête indépendante sur les violences policières. C’était une des revendications principales des manifestants.
Pour Carrie Lam, l’organe de contrôle interne à la police fera très bien le travail d’enquête. Pas de quoi rassurer les manifestants, qui dénoncent chaque jour la violence qui s’est emparée de Hong Kong.
Cette nuit-même, un homme a attaqué au couteau trois jeunes personnes et blessé l’une d’elles grièvement, sur un des lieux emblématiques de la contestation, le Lennon Wall, avant de s’enfuir.
Les internautes hongkongais y voient la main du camp pro-Pékin, alors que le pouvoir central chinois a été épinglé pour la première fois par Twitter et Facebook pour avoir utilisé son réseau à des fins de propagande à Hong Kong.
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